photographiste

« Dans les couloirs de l'université, j'ai vu des affiches proposant un enseignement en océan-atmosphère. C'était merveilleux de découvrir que j'allais pouvoir travailler sur les fluides géophysiques et concilier mon amour de l'océan, de l'atmosphère, avec un métier de recherche. Dans le programme international Toga, mon équipe a travaillé sur le fonctionnement d'El Nino. Cela m'a beaucoup sensibilisée au couplage océan-atmosphère et je me suis intéressée à l'impact de l'océan mondial sur le climat en général. Faire interagir les deux fluides est compliqué puisqu'ils fonctionnent avec des échelles de temps très différentes et ne se couplent à grande échelle que dans les tropiques… L'atmosphère est un fluide rapide, qui a peu de mémoire et qui transmet très vite des informations d'un bout à l'autre de la planète. L'océan est au contraire très lent, il emmagasine des informations en profondeur qu'il est capable de faire resurgir en surface 500 à 1 000 ans plus tard.

L'évolution du changement climatique donne lieu à énormément de recherches. Par modélisation numérique, nous avons fait des expériences en imposant l'augmentation des gaz à effet de serre et des autres composés liés aux activités humaines - puis des expériences où ces gaz n'étaient pas présents. Ce travail d'attribution nous a permis de mettre en évidence que l'augmentation des températures sur notre la planète était bien liée aux activités humaines, accélerant la fonte des glaciers et le réchauffement des océans. Pour avancer sur la prévision climatique, on s’inspire de la prévision météorologique - prévision qui résulte d’une analyse statistique de l’ensemble des trajectoires suivies par des modèles initialisés sur le présent. La prévision saisonnière utilise des modèles globaux océan/atmosphère. Extrêmement utile aux basses latitudes, par exemple pour le phénomène El Nino, sous nos latitudes ses résultats sont encore trop peu fiables. »

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