marie-hélène le ny

  Infinités plurielles

 photographiste






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Depuis toute petite, j’ai voulu être archéologue. Nous visitions souvent des sites archéologiques pendant les vacances. Mon père m'a transmis sa passion pour les objets et leur histoire. En participant à des chantiers de fouille au lycée, j'ai rencontré des responsables d’opérations très motivés qui m’ont transmis la fibre. À l'université j'ai pu, dès la première année, découvrir différentes cultures et différentes périodes chronologiques. En archéologie, c’est l’humain qui nous intéresse. Je me suis passionnée pour les cours d'une professeure qui deviendra ma directrice de thèse. Elle était pointue, ses cours étaient très structurés, et ses exposés toujours clairs. J’ai commencé à faire des chantiers de fouille avec elle dès la première année. Elle m’a permis de choisir ma spécialité, l’archéologie gallo-romaine, et plus précisément les dynamiques du système du peuplement. Il s’agit de comprendre pourquoi les hommes s’installent à tel endroit, et comment ils évoluent dans ces territoires.

Je me suis spécialisée dans tout ce qui est système d’information géographique, - l'analyse spatiale, la cartographie. J’applique les concepts de la géographie humaine aux questionnements de l’archéologie. C’est la méthodologie qui m’intéresse le plus, avancer des hypothèses, élaborer une démarche pour tenter de répondre à ces questionnements. En Bretagne, l’acidité des terrains nuit à la conservation des vestiges et du mobilier. J’ai monté un programme de prospection sur la basse vallée de l’Aulne qui permet d’impliquer rapidement les étudiants en les formant au terrain. On ne fouille pas mais on interroge la mémoire du sol, en allant dans des champs récemment labourés, afin d’observer si cela n’a pas fait remonter à la surface de possibles vestiges d’un site archéologique. Nous sommes des historiens de la matérialité du passé. Pour la période gallo-romaine, ce sont les sites de salaison qui sont intéressants en Bretagne, dont très peu sont mis en valeur. »

Cristina Gandini,
Maîtresse de conférences en archéologie, Université de Bretagne Occidentale


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