marie-hélène le ny |
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photographiste |
« Les limites
de notre univers sont sans cesse repoussées, ce qui
donne parfois un côté vertigineux à l'astrophysique.
Adolescente, j'avais envie d'être astronaute mais j'ai
eu l'impression que ce n'était pas un métier de
fille. Je suis devenue enseignante chercheure en astrophysique,
ce qui me permet d'explorer l'espace tout en gardant les pieds
sur terre... Ma discipline de recherche, c'est le soleil, l'étoile
la plus proche de nous, celle qu'on connaît le mieux et
qui nous sert de modèle pour toutes les autres étoiles
du même type. Le soleil connait des variations d'activité
sur des cycles de onze ans. En période de forte activité,
sa surface présente de nombreuses régions actives
et il va émettre des particules énergétiques
dans l'espace interplanétaire. Certaines de ces particules
peuvent venir impacter l'environnement terrestre, perturber les
satellites de télécommunications, conduire à
la corrosion de pipelines ou même provoquer la panne de
centrales électriques.
Construire des instruments qui seront spatialisés est l'une des spécificités de mon laboratoire. Nous utilisons des imageurs, des spectromètres, des analyseurs de particules. Nous analysons les données satellitaires recueillies en combinant plusieurs types de mesures, afin de déduire par exemple, la température, la densité et les composantes du champ magnétique qui règne dans la structure du soleil observée. Pour une observation directe et continue, nous profitons des éclipses. Je garde un souvenir particulièrement ému de l'observation de ma première éclipse, dans un petit village perdu du Chili. Quand le soleil s'est caché, il y a eu la clameur de la foule qui était là, et puis les applaudissements quand le soleil est revenu. Un profond silence s'est fait pendant toute la phase où le soleil avait disparu, et nous avons ressenti des frissons - à la fois d'émotion et parce qu'il faisait froid, à 3 000 m d'altitude, en l'absence du soleil. » |
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Karine Bocchialini Professeure, Institut d'Astrophysique Spatiale, CNRS, Université Paris Sud |
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