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La théorie des systèmes chaotiques m'a
conduite petit à petit à m'intéresser à
l'équation des ondes. C'est une équation qui décrit
la propagation des ondes, elle sert à modéliser
des phénomènes physiques concrets afin de raisonner
sur ces phénomènes de manière mathématique.
La puissance des mathématiques vient du fait que c'est
à peu près la même équation qui peut
décrire des ondes qui ont des origines physiques très
différentes. Je voulais comprendre comment la théorie
du chaos, qui vient des systèmes dynamiques, peut s'appliquer
aux ondes. Dans les équations on voit apparaître
des phénomènes d'interférence ou de diffraction
: quand une onde se propage dans un milieu qui a une géométrie
très compliquée, c'est assez impossible de prévoir
ce qui va se passer. La théorie des systèmes dynamiques
n'est pas adaptée a priori, mais la
théorie du chaos me paraissait toutefois apporter des
idées pertinentes.
Aimer
réfléchir, avoir envie de comprendre, c'est
ce qu'il faudrait transmettre aux enfants. Quand on ne comprend
pas quelque chose, c'est important de prendre le temps d'y réfléchir.
On vit dans une société où la lenteur est
souvent considérée comme un défaut, mais
en parlant entre chercheurs, nous nous rendons bien compte que
nous avons besoin de ces moments de lenteur, que ce n'est pas
en faisant toujours tout très vite qu'on arrive à
une compréhension profonde des phénomènes.
C'est en s'autorisant aussi la lenteur qu'on arrive à
une vraie compréhension des choses et l'expliquer aux
enfants en déculpabiliserait beaucoup qui ont besoin de
prendre leur temps pour apprendre.
Avoir reçu plusieurs prix, dont le prix Salem, le prix
Henri Poincaré et la médaille d'argent du CNRS,
m'a valu le respect de mes collègues et apporté
un vrai confort intellectuel dans le choix de mes projets de
recherche. » |
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