marie-hélène le ny |
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photographiste |
« Ce
qui m'intéressait dans la pédiatrie, c'était
de soigner les maladies graves par la greffe de cellules souches.
J'ai fait mon doctorat en travaillant sur la manipulation du
système immunitaire. Insatisfaite des résultats
cliniques obtenus pour les maladies génétiques
graves sans donneur compatible, je me suis tournée vers
la thérapie génique. Pouvions-nous introduire une
nouvelle information génétique dans des cellules
malades pour restaurer une fonction génétiquement
altérée depuis la naissance ? Le défi était
de taille ! On a construit les premiers vecteurs rétroviraux
- des virus qui, une fois modifiés, sont capables de transporter
une information génétique normale à l'intérieur
des cellules de façon stable. Avec le traitement d'enfants
qui souffraient d'un déficit immunitaire profond et n'avaient
pas de globules blancs, nous avons prouvé que la modification
génétique des cellules souches de la moelle osseuse
d'un individu pouvait permettre la guérison de maladies
graves et même létales.
Transmettre le savoir et accompagner la réflexion de jeunes qui font leurs premiers pas en recherche est assez fascinant. La réussite, c'est de laisser derrière soi des gens qui peuvent aller plus loin que ce que vous avez commencé. Je suis professeure des universités en hématologie et cheffe de service des biothérapies à l'hôpital Necker où j'ai une activité de laboratoire et une de soin en hôpital de jour. Je codirige une unité de recherche avec Isabelle André-Schmutz - directrice de recherche à temps plein - avec qui je partage une grande complémentarité qui fait notre force. A l'hôpital, il y a moins de 10 % de femmes cheffes de service. Si la parité existe sur les bancs de l'université, elle disparaît totalement au sommet des instances décisionnelles de l'hôpital, de l'université et de la recherche. Avant que l'éducation ne change les mentalités en profondeur, il faut les changer par le haut, avec des lois et des contraintes qui assurent la parité dans les lieux de travail. » |
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Marina Cavazzana Professeure d'université, Cheffe de service de Biothérapie, Hôpital Necker-Enfants Malades |
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