photographiste

« La magie et l'émerveillement de voir le premier pas de l'homme sur la lune en 1969 résonnaient sans doute encore en moi quand j'ai postulé comme candidate astronaute ! Médecin rhumatologue, j'ai eu la chance d'être sélectionnée pour prendre en charge la réalisation de programmes scientifiques à bord des stations spatiales. L'entraînement est à la fois physique, pratique et théorique, il y a beaucoup de tableau noir et de théorie à apprendre, en langue russe. J'ai passé dix années en Russie. Lors de ma première mission spatiale, j'avais une fonction de cosmonaute scientifique expérimentateur dans un laboratoire en microgravité. Pour la seconde, après m'être entraînée à la Cité des étoiles, près de Moscou, j'ai obtenu la qualification pour être ingénieure du vaisseau spatial Soyouz, avec la capacité à agir sur les systèmes d'ingénierie des stations spatiales. Aujourd'hui, je suis impatiente de voir des expéditions habitées à destination de la Lune.

La station spatiale internationale vient de fêter son 20e anniversaire. En orbite autour de la terre à 400 km d'altitude, elle est habitée en permanence par des équipages de six personnes qui ont des missions de six mois. Jusqu'à 2021, le seul moyen d'accès à la station spatiale internationale était le vaisseau de la fusée Soyouz. Maintenant le Crew Dragon de la société américaine SpaceX permet aussi le transport d'équipages. Pour sa part, la fusée Ariane-5 peut embarquer un cargo qui approvisionne la station spatiale. Depuis juin 2021, la station chinoise Tiangong, habitée par des taïkonautes chinois, est aussi en orbite. Près de 60 ans après le vol de Valentina Tereshkova, les femmes restent rares dans ces métiers, mais elles sont tout de même 24% à avoir candidaté au récent recrutement de l'ESA. Pourtant, j'ai vraiment senti ce que ma différence de femme pouvait apporter comme valeur ajoutée dans la façon de résoudre des problèmes compliqués dans un simulateur. »

Claudie Haigneré
Astronaute CNES-ESA

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