photographiste

« La représentation du VIH, avec ses pics partout m'a beaucoup marquée quand j'étais petite. J'avais envie de soigner mais de faire des études courtes, j'ai d'abord envisagé de devenir sage-femme. Ce sont les événements de la vie aussi qui nous orientent. En sortant du lycée, on a besoin de tester ses capacités et ses goûts pour bien choisir le milieu dans lequel on va travailler. J'ai découvert la chimie organique sur les bancs de la fac. Reçue au concours de maître de conférences, je suis enseignante chercheure : 50 % d'enseignement, 50 % de recherche et beaucoup d'activités administratives. Le fait que nous ne soyons pas remplacées pendant nos congés de maternité fait reposer notre charge d'enseignement sur nos collègues, déjà surchargés. Dans le métier de chercheur, dès la thèse il faut avoir la niaque parce que nous sommes souvent confrontés à des difficultés. Quand ça ne marche pas, il faut relativiser, mais quand ça marche, c'est fantastique !

Un analogue est une molécule proche d'une autre, dont on a modifié la structure. Mon doctorat portait sur la synthèse d'analogues de composés naturels, actifs notamment pour le traitement de certaines maladies virales. Dans mon labo, nous sommes spécialistes d'une réaction - la cyclopropanation - qui se fait grâce à l'utilisation d'un composé à base de titane. Nous travaillons sur l'optimisation des conditions de cette réaction. Au cours de ces dernières années, nous nous sommes retrouvés face à une toute nouvelle molécule. Il nous a fallu trouver ce que c'était et comprendre comment elle se faisait, parce que - c'était le côté intéressant de ce projet - nous n'avons pas atteint l'objectif attendu, mais nous avons découvert tout autre chose, ce qui nous a permis de remettre en question la façon dont la réaction se fait d'un point de vue chimique, comment les électrons se réarrangent, comment tout cela se passe dans les ballons. »

Morwenna Pearson-Long
Maîtresse de conférences en chimie organique, Université du Maine-Le Mans-Laval

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