photographiste

« Quand l'épidémie de sida est apparue, j'étais au collège. Le père d'un de mes camarades était médecin et avait dans son service les premiers malades infectés par le VIH. Il était venu nous en parler et j'avais été très frappée par cette épidémie si particulière. A l'époque, une sorte de stigmatisation sociale frappait les patients infectés par le VIH. J'avais trouvé cela particulièrement injuste. Pour moi c'était juste un virus, juste une maladie qu'il fallait trouver un moyen de soigner et de guérir. J'ai continué à m'intéresser au VIH et à la fin de mes études d'ingénieur, je me suis immédiatement réorientée vers une thèse de science en immunologie virologie. J'ai fait une thèse en pharmacologie pour mettre au point de nouvelles stratégies thérapeutiques contre le virus du sida et après 10 ans dans le privé, j'ai postulé au CEA sur un poste dont l'objectif était de mettre en place un laboratoire pour étudier la prévention des infections virales - en particulier du VIH.

Un vaccin apprend au système immunitaire à reconnaître un agent pathogène et à lutter contre lui. J'ai évalué l'efficacité de stratégies de vaccination contre le virus du sida, mais aussi celles de gels microbicides utilisés pour se prévenir de l'infection. Les préservatifs masculins étant à la discrétion des hommes, il est très important de mettre à la disposition des femmes un moyen de prévention dont elles auraient l'initiative et la maîtrise. Nous avons testé l'efficacité de microbicides chez des macaques avant de développer des essais cliniques chez la femme. Nous cherchons à obtenir des efficacités d'inhibition de transmission du virus qui soient de l'ordre de 80 % et si possible de 100 %. Nous travaillons aussi sur des infections virales transmises par les moustiques. Depuis 2014, nous cherchons à développer des vaccins anti-Ebola et je commence maintenant à travailler sur le développement de vaccins contre le nouveau coronavirus 2019-nCoV. »

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