marie-hélène le ny

  Infinités plurielles

 photographiste






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Quand j'étais jeune, mes parents ont toujours pensé que je deviendrais maîtresse d'école, un très bon travail pour une femme, mais je me suisi dit que je pouvais peut-être faire mieux. Je voulais découvrir davantage de choses, aussi j'ai travaillé très dur et je suis entrée à l'Institut Coréen des Sciences et Technologies Avancées. Ensuite, j'ai eu l'opportunité de suivre en France un programme d'échange pour les étudiants, où j'ai dû faire la preuve de mes compétences. J'ai fait mon doctorat aux Arts et Métiers Paris-Tech. Après j'ai obtenu une bourse de recherche du fonds Leverhulme et j'ai commencé à travailler au Royal College of Art dans le domaine de l'ingénierie du design et de l'innovation. C'était une formation très spéciale qui s'adressait aux designers et aux ingénieur·e·s. Aujourd'hui je suis la première femme professeure à l'école supérieure de management en technologie et innovation. L'école propose une toute nouvelle formation intitulée Design technologique, mon domaine principal était le design industriel mais c'est un département interdisciplinaire dans lequel nous avons davantage de créativité et de liberté pour imaginer de nouveaux cursus pour les étudiants.

C'est difficile de mener la recherche et l'enseignement de front, nous avons beaucoup de cours à donner et j'ai aussi beaucoup de travail administratif, donc je me consacre à ma recherche durant les vacances universitaires. Je dois aussi équilibrer mon travail avec ma vie privée ! Actuellement, je travaille sur l'interaction entre l'humain et l'ordinateur dans le domaine médical. Dans ce domaine, il nous est demandé davantage d'intégration des technologies numériques pour améliorer la qualité des services médicaux. Je voudrais les rendre plus accessibles et utiles. 80% de nos étudiants – des hommes pour la plupart – viennent du monde professionnel et suivent des cours du soir. Nombre de jeunes femmes souffrent d'un déséquilibre entre leur travail et leur vie de famille. On ne fait pas une thèse uniquement pour obtenir une promotion. Étudier continûment améliore les connaissances et amène de nouvelles opportunités. J'espère davantage de professeures et d'étudiantes. En Corée, les gens parlent toujours de moi comme d'une femme professeure. Cela veut dire qu'il me faut d'abord convaincre les étudiant·e·s et mes collègues que je suis juste professeure. »

Jieun Kim,
Professeure, Université Hanyang, Séoul, Corée du sud


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