marie-hélène le ny |
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photographiste |
« Ma
mère était professeure de mathématiques
et mon père était météorologiste.
Jai donc eu la chance de baigner dans un contexte scientifique
et faire des études scientifiques a été
pour moi une évidence. Jai suivi un parcours universitaire
concrétisé par un doctorat en chimie organométallique.
Le contexte nétait alors pas très favorable
pour lemploi des docteurs en chimie, surtout pour une femme.
Après un premier poste à Tours comme maîtresse
de conférences, jai poursuivi ma carrière
à Brest avec une parenthèse dune année
au Canada. Actuellement, je mène des recherches en chimie
de coordination pour la préparation de matériaux
moléculaires avec lespoir quils possèdent
des propriétés physiques encore jamais décrites
et pouvant conduire à des applications inédites.
Ces objets associent des métaux avec de petites molécules
organiques. On les caractérise par différentes
techniques de mesures - comme la spectroscopie infra-rouge. En 1953, ma mère est partie seule au Viet-Nam pour enseigner les mathématiques. Avec mes cinq surs, elle nous a élevées en nous disant, parlant de nos études : Faites ce que vous avez à faire, tracez d'abord votre route ! Lorsque jétais étudiante, j'avais une professeure remarquable qui a contribué à la création du laboratoire de chimie à Brest. Aujourd'hui encore, je suis la seule femme professeure en chimie. À la Faculté des Sciences, il y a 5 femmes sur 68 professeur·e·s. Je me suis entendue dire : Maître de conférences, pour une femme, cest bien ! Ce fut un challenge d'être chargée de mission égalité ! Suite aux présentations de la mission et de ses bilans chiffrés dans différents conseils universitaires, les collègues se sont rendu compte que contrairement à ce quils pouvaient penser, il ny avait pas encore dégalité à lUniversité. Je pense quils y sont plus attentifs, mais la partie est encore loin dêtre gagnée. » |
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Françoise
Conan, |
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