marie-hélène le ny |
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photographiste |
« Aujourd'hui,
on perd la vision politique du féminisme, le genre
a tendance à oblitérer la dimension politique du
privé ! J'avais à peine quinze ans quand j'ai
rejoint un groupe femmes. Ma mère avait dû
aller en Angleterre pour avorter, et défendre les droits
des femmes avait du sens pour moi. Dans le collectif jeune
du planning familial, j'ai compris que les expériences
concrètes de certaines pouvaient s'analyser d'un point
de vue plus théorique par le militantisme. J'ai appris
à penser collectivement et compris beaucoup de choses
qui m'ont été très utiles après.
Rebelle à l'ordre scolaire, je suis allée travailler
pour la commune de Louviers qui tentait un projet d'autogestion.
Ensuite j'ai rallié Paris 8, qui était encore une
université expérimentale, en me disant : La
sociologie doit servir à faire moins d'erreurs dans les
pratiques militantes ou professionnelles. Je vais l'utiliser
pour mieux comprendre le monde et être mieux armée
pour me situer dans cette société. On pense avec le cur et la raison ! En DEA, j'ai suivi les cours de Robert Castel qui défendait la recherche socio-ethno-historique. Nos interlocuteurs étaient les sujets de nos études et non pas des objets d'étude. J'ai suivi ce positionnement dans mon travail de thèse. J'ai fait ensuite de la formation en dehors de l'université et travaillé avec des militants associatifs et des pionniers du hip-hop. Puis Anne Guillou m'a encouragée à venir à Brest pour développer la question du récit. Plus tard, j'ai contribué à la création du site L'Atelier de sociologie narrative, ouvert aux gens qui s'intéressent au social et au politique, sur lequel ils peuvent s'exprimer par le biais du texte, mais aussi de l'image et du son. Avec Pinar Selek, nous avons ouvert un séminaire pour mettre en lien écriture scientifique et écriture artistique. Sachant que l'on ne donne jamais qu'un point de vue, c'est en travaillant ensemble que l'on fait progresser la Connaissance, et celle des Autres. » |
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Annick
Madec, |
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