marie-hélène le ny

  Infinités plurielles

 photographiste





« Je me souviens du regard de mon petit frère quand il est né et de l'ambiance de la maternité, j'avais cinq ans. J'ai toujours voulu devenir sage-femme. Au départ j'ai exercé au contact des couples et des femmes. J'ai aimé l'ambiance de la salle de garde de nuit dans une maternité. J'ai aimé cette relation tellement unique avec les femmes - à chaque fois différente. J'ai aimé la gravité, j'ai aimé voir les yeux pétiller. J'ai aussi été confrontée à des situations très douloureuses. Suite à une formation, j'ai intégré l'école de Nantes, puis celle de Brest dont je suis devenue la directrice il y a 7 ans. Elle est rattachée à l'université et nous y renforçons actuellement la dimension recherche de cette nouvelle discipline qu'est la maïeutique. Une enseignante mène actuellement un programme de recherche avec une étudiante sur les dysménorrhées ou douleurs de règles - qui génèrent de l'absentéisme scolaire. Deux-cent-cinquante filles participent à l'étude dans plusieurs lycées du Finistère.

Dans les années1950 la naissance est entrée à l'hôpital en s'appuyant sur une technologie médicale grandissante qui va bouleverser le travail des sages-femmes dans l'accompagnement du processus de la naissance. En parallèle, elles ont vu augmenter leurs compétences en matière de suivi génésique des femmes en bonne santé - suivi gynécologique de prévention, sexualité, contraception, grossesse, accouchement et suites de naissance, ménopause. Très bien formées, les sages-femmes peuvent répondre aux besoins de 60 à 70 % des femmes, en étant autonomes dans le suivi de leur grossesse et de leur accouchement. Elles sont à l'écoute des femmes dans la transformation de leur corps et de leur esprit et accompagnent les couples dans leur apprentissage de la parentalité. C'est un métier qui allie urgence, responsabilités et travail en équipe tout en procurant de très grandes satisfactions. J'encourage les hommes à oser l'exercer, actuellement ils sont moins de 3% dans cette profession. »

Anne Moal-Patault,
Directrice de l'école de sages-femmes de Brest, Université de Bretagne Occidentale


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