photographiste

« Mon parcours d’intégration en France n’a pas été des plus faciles. Arrivée en classe préparatoire à l’École Nationale de Chimie de Rennes avec mon baccalauréat chinois, j’ai fait beaucoup d’efforts pour maîtriser le français. À l'issue de la deuxième année, j’ai réussi à intégrer l’École Nationale de Chimie de Paris. Lors de mon stage de fin d’études, ma tutrice – une femme, polonaise, enthousiaste envers son métier – m'a renvoyé l’image de celle que j’avais envie de devenir. C'est important de donner des modèles aux femmes scientifiques qui, n'étant pas très nombreuses, ne se sentent pas toujours légitimes. Bien que les mentalités évoluent, cela reste plus difficile pour les femmes de s’imposer en tant que scientifiques. Dans ma famille, les filles n’étaient pas discriminées par rapport aux garçons. Un des effets de la politique de l’enfant unique a été de promouvoir l’éducation des filles qui développe leur libre arbitre et permet leur indépendance économique.

Aujourd’hui ingénieure-chercheuse chez EDF, je travaille sur le vieillissement des polymères. De nos jours, les polymères sont partout. Pour ma part, j’étudie principalement les polymères présents dans les centrales nucléaires, sur les panneaux photovoltaïques et dans les barrages hydroélectriques afin de prédire quand il faudra les changer ! Je m'intéresse aux résultats des recherches fondamentales les plus avancées et je collabore avec des chercheur·es dans les labos académiques. En interne, je travaille avec des technicien·nes pour construire différentes méthodes de caractérisation du vieillissement des polymères que nous pouvons modéliser. Pour les centrales, les travaux que nous menons nous permettront notamment d'assurer l'extension de la durée de vie de celles-ci de 40 à 60 ans ! La recherche appliquée me passionne : partir d’un problème existant et lui apporter une réponse pratique, cela donne vraiment du sens à ce métier. »

Yan Bian,
Ingénieure-chercheuse chez EDF

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