photographiste

« Une sorte de papillonnage à travers tous les livres rencontrés dans mon jeune âge m'a donné ce goût de m'enrichir par le partage de l'expérience qu'ils apportent. Cet appétit très prononcé pour la littérature et pour la poésie m'a amenée à y consacrer mon métier. À l'université, j'ai découvert un laboratoire de littérature et j'ai eu la chance que mon centre de recherche détienne des archives de Paul Claudel - un auteur assez lié aux travaux de recherche que j'avais faits sur Saint-John Perse. Dans le volume de la Pléiade où sont réunies ses œuvres, il y a une correspondance dite Lettres d'Asie et à force de l'étudier dans ses détails, certaines choses m'intriguaient. Je n'avais trouvé pratiquement aucun manuscrit de ces lettres. Cela m'a fait prendre conscience que ces Lettres d'Asie avaient été écrites pour la Pléiade, l'auteur avait en fait inventé une correspondance 50 ans après sa date présumée. Cette découverte a été une chance pour ma thèse.

La poésie contemporaine est un thème qui éveille beaucoup d'intérêt chez les étudiants. Ces étudiants s'orienteront peut-être vers l'enseignement mais peut-être aussi vers d'autres métiers. Me soucier de la professionnalisation des doctorants fait partie des fonctions que j'occupe actuellement à l'université - pour qu'au fond nous puissions continuer à avoir de la recherche dans tous les domaines ; elle nourrit aussi l'esprit de notre société. Toutes sortes d'entreprises ou de collectivités recherchent des littéraires. On se rend compte que les entreprises se renouvellent par la diversité culturelle de leur personnel. Ce qui manque aujourd'hui dans les entreprises, ce sont bien souvent des gens qui ont fait des lettres et qui peuvent apporter une approche différente sur les dossiers. Ils ont une richesse et un savoir-faire qui peuvent donner des résultats tout à fait étonnants dans des entreprises fort éloignées de leur milieu de départ. »

Catherine Mayaux
Professeure de littérature française, Université de Cergy-Pontoise

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