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Travailler avec un prix Nobel de médecine, c'était
passionnant ! Surtout avec le professeur Guillemin chez qui j'ai
eu l'opportunité d'aller deux ans aux États-Unis
en 1982. Son respect des jeunes chercheurs était très
grand et j'ai vécu là-bas une aventure assez exceptionnelle.
Dans son laboratoire j'ai travaillé sur un peptide fabriqué
par des neurones, le GRF, un facteur qui stimule la libération
de l'hormone de croissance. Ce neuro-peptide était recherché
depuis plusieurs années par le professeur Guillemin. Il
en avait déjà identifié plusieurs pour lesquels
il a obtenu le prix Nobel. C'était une découverte
assez extraordinaire, avec des retombées très importantes
pour diagnostiquer certains retards de croissance. À mon
retour, j'ai obtenu un poste d'assistante hospitalo-universitaire
et j'ai continué à travailler sur les problèmes
de retard de croissance, en secteur hospitalier, avant de devenir
professeure de biologie à la faculté de médecine
de Besançon.
Les
papillomavirus font partie d'une grande famille de virus responsables
du cancer du col de l'utérus, pour lesquels nous avons
actuellement des vaccins prophylactiques. Avec mon équipe,
nous travaillons sur des marqueurs, pour prédire quelles
sont les femmes les plus à risque de développer
un cancer. Nous travaillons aussi sur des modèles cellulaires
pour tuer les cellules cancéreuses dérivées
de cancers du col de l'utérus. Ces papillomavirus sont
aussi les agents responsables du cancer de l'anus et d'une part
non négligeable des cancers O.R.L qui ont tendance à
augmenter - ce qui rend notre recherche d'autant plus nécessaire.
Nos travaux vont d'aspects fondamentaux pour essayer de comprendre
les mécanismes de développement d'un cancer, à
des aspects cliniques. Les
découvertes faites au laboratoire peuvent être utilisées
par les cliniciens,
en gynécologie ou en épidémiologie par exemple.
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