photographiste

« J'aime manier des concepts fondamentaux et développer des outils qui permettent de les valider ou de les tester. Je n'aime pas voir opposer la technologie à la physique fondamentale, pour moi elles vont de pair. Je travaille actuellement sur l'interaction de nano-objets - des atomes, des molécules -, avec la lumière de lasers dits à impulsions courtes. En gros, il s'agit de flashes lumineux qui durent un temps infiniment bref, quelques femtosecondes. Ces flashes ultra brefs interagissent avec la matière et vont permettre d'aller observer des phénomènes dynamiques induits par cette lumière. Un premier flash lumineux induit une dynamique dans l'objet - dans l'atome, la molécule, le nano- objet - et un deuxième flash va permettre de voir comment la dynamique de l'objet a évolué. Non seulement il est possible d'observer cette dynamique, mais en modifiant les paramètres de ces éclairs, on peut orienter la façon dont la matière va réagir sous leur influence.

J'ai reçu le prix Irène Joliot-Curie pour mes travaux sur ces lasers, et aussi pour mon implication dans Le réseau des technologies femtosecondes, un réseau du CNRS qui associe les utilisateurs de ces lasers ultracourts et les développeurs. Il rassemble à la fois des biologistes, des chimistes, des physiciens - de l'appliqué ou du fondamental -, qui ont la particularité de tous utiliser ou concevoir ces lasers ultracourts. Recevoir ce prix m'a fait plaisir, il m'a fait prendre conscience des stéréotypes qui entourent encore la physique. Pourtant la mixité dans une équipe est un gros atout. Cela m'a aussi donné l'occasion d'avoir des actions de diffusion scientifique auprès de jeunes filles et m'a énormément sensibilisée à la question. Il est vraiment important de comprendre très jeune que la nature répond à un certain nombre de lois physique que l'on peut comprendre, et que les connaître permet de faire progresser des pans entiers de la science. »

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