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L'huître est un animal fixé, c'est
l'homme qui la déplace en fonction de son stade
d'évolution, afin de modifier sa croissance ou son goût.
Au cours de sa vie, en France, une huître peut bouger trois
ou quatre fois. A ces occasions-là, il y a beaucoup de
mouvements, de croisements qui peuvent favoriser la propagation
de maladies. Un projet de recherche sur lequel j'ai travaillé
consistait à décrire ces mouvements pour essayer
de repérer des endroits où elles stationneraient
plus longtemps, qui seraient des lieux plus à risque et
donc à surveiller pour y détecter les nouvelles
maladies. A l'Ifremer je suis vétérinaire épidémiologiste,
je travaille sur les coquillages marins. Nous essayons de comprendre
les phénomènes de mortalité des coquillages.
Je participe à l'évolution de la surveillance des
maladies des mollusques marins - l'enjeu est d'éviter
l'introduction ou l'émergence de nouvelles maladies, comme
ce fut le cas en 2008.
Le
cadastre conchylicole recense des parcelles qui
sont attribuées, en fonction de certains critères,
aux personnes qui souhaitent élever des coquillages marins.
Les parcs à coquillages sont positionnés en fonction
des courants, afin de ne pas occasionner l'envasement du bassin.
En général, les huîtres sont élevées
aux embouchures des fleuves, parce qu'elles ont besoin d'un mélange
d'eau douce et d'eau de mer pour grandir.
L'élevage est finalement assez récent, il a supplanté
la pêche. Il y a de grandes tendances vers l'industrialisation,
avec des fortes pressions marketing sur ce produit associé
à la nature parce qu'on le mange cru et même vivant.
A l'opposé, il y a les fervents défenseurs des
traditions qui essaient de se rapprocher de ce que faisaient
leurs grands-parents, avec des huîtres de qualité,
qui prennent le temps de grandir. Ils se considèrent comme
les jardiniers de la mer, partie prenante du paysage et de la
vie de l'estran. » |
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