marie-hélène le ny

  Infinités plurielles

 photographiste





 

« Le harcèlement psychologique au travail est une problématique de domination, c'est un individu qui domine l'autre. L’apparition du harcèlement s'explique par l’interaction entre trois types de caractéristiques : les caractéristiques individuelles de la personne "harcelée", les caractéristiques individuelles du "harceleur", les caractéristiques d’une organisation qui va faire que la rencontre entre ces deux personnes suscitera une relation de harcèlement ou pas.
Dans la structuration même de l'entreprise, les rapports sont souvent du type dominants/dominés. La hiérarchie conduit à des relations de pouvoir entre les supérieurs et les subordonnés. Les femmes sont une cible que l'on va retrouver souvent dans les organisations, non pas du fait de leur genre, mais de leur position de subordonnées dans la structuration hiérarchique de l'entreprise.

 

La notion de souffrance au travail renvoie d'abord à la souffrance physique. Il y a encore de nombreuses entreprises où la pénibilité physique reste réelle. Cette souffrance est aujourd'hui accompagnée d’une souffrance psychologique résultant de la charge mentale du travail. Cette charge peut être liée à une contrainte temporelle forte : nécessité d’aller très vite, répondre aux clients, aux managers, aux fournisseurs… dans un temps court. De plus, les nouveaux outils technologiques font que les temps de récupération sont parfois plus faibles, la vie professionnelle s'invitant très facilement à la maison. Le marketing a fait aussi croire que le client était roi et a suscité ainsi des comportements et des exigences qui accroissent la charge psychologique du salarié qui doit y faire face. Enfin, les modes de management peuvent engendrer des pressions fortes lorsque le temps de travail est optimisé et que les temps de récupération nécessaires sont limités. »

Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy
Professeure des universités - Université de Bretagne Sud

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