photographiste

« J'ai vécu les toutes premières années de ma vie dans une nature foisonnante dont la compréhension m'a tout doucement poussée vers les sciences du vivant. J'ai découvert les métiers de l'écologie lors d'un stage de DEA sur le Mont Lozère , le milieu le moins peuplé de France, qui visait à comprendre la dynamique d'une population de lézards vivipares. Cela demandait à la fois un suivi de population et un travail d'analyse de données, pour essayer de comprendre quels étaient les facteurs à l'origine des évolutions en nombre de ces populations et ceux qui peuvent influencer cette dynamique. J'ai découvert une discipline qui m'intéressait par les questions qu'elle posait et qui avait aussi une grande richesse dans ses approches. Pour répondre à des questions écologiques on peut appréhender le vivant par la compréhension de ses constituants, utiliser les outils de la biologie moléculaire et de la génétique, mais aussi faire des statistiques ou de la modélisation numérique.

Mon laboratoire s'intéresse aux questions fondamentales et finalisées de la dispersion des gènes dans les agroécosystèmes. La plante cultivée que nous étudions est le colza. C'est une plante qui réunit des conditions pour que les gènes s'échappent des champs et colonisent des milieux non cultivés. Nous avons estimé la courbe de dispersion de ces gènes. L'évaluation des bénéfices et des risques liés à la mise en culture des plantes transgéniques pose le problème des relations entre plantes cultivées et plantes sauvages et de l'impact de cette innovation sur le reste de la biodiversité. Pourquoi privilégier une construction artificielle associée à un ou plusieurs herbicides qui peuvent avoir des conséquences sur le vivant, alors qu'une agriculture qui recourt aux régulations biologiques des écosystèmes est une solution plus durable ? Il faut faire progresser la recherche qui permet d'allier agriculture et écologie. »

Jane Lecomte
Professeure, Université, Paris Sud

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