marie-hélène le ny |
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photographiste |
« Dans
le monde entier, il y a de plus en plus de tensions sur
la ressource en eau, inférieure aux besoins qui s'expriment.
Je m'intéresse aux outils de gestion de l'eau. Nous avons
un véritable problème pour faire prendre conscience
de la rareté et de la valeur de la ressource - aux ménages
mais aussi aux agriculteurs. Pour cela on peut utiliser la tarification
: on fait payer les agriculteurs, les industriels et les ménages
pour les inciter à prendre en compte la rareté
de cette ressource via le prix. Dans de nombreuses régions
un réseau payant de distribution d'eau a été
mis en place pour les agriculteurs, ils n'ont plus qu'à
ouvrir un robinet au lieu de s'occuper de leurs puits. Certains
ménages ruraux ont tendance aussi à faire faire
un forage pour avoir un accès gratuit à de l'eau
souterraine - ce qui peut générer le gaspillage
et la pollution de cette eau souterraine, souvent utilisée
aussi pour alimenter la commune en eau potable.
Il ne faut surtout pas imaginer une tarification de l'eau identique sur tout le territoire français. Ignorer les spécificités locales conduirait à des effets pervers. Lorsque les gens utilisent des forages, ils ne consomment pas ou peu d'eau potable du réseau. Comme toute la facture d'eau est basée sur le compteur de consommation d'eau potable, ils ne payent pas pour la partie assainissement, et se comportent comme des passagers clandestins puisqu'ils ne payent pas un service qui leur est rendu. Cela va se répercuter sur les autres abonnés, puisque dans le domaine de l'eau, l'eau doit payer l'eau, il doit y avoir un équilibre budgétaire. D'où l'intérêt d'avoir une part fixe qui représente une certaine partie du coût des infrastructures d'adduction et d'assainissement qui sont très coûteuses et doivent être dimensionnées en fonction du nombre maximum d'usagers potentiels - y compris saisonniers dans les zones touristiques. » |
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Marielle Montginoul,
Chercheure en économie, UMR G-EAU, Irstea |
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