photographiste

« À la fac j'ai découvert le bonheur de la complexité des idées. J'ai fait une thèse sur l'histoire de l'économétrie pour me diriger vers cette complexité. Ensuite, je me suis intéressée à l'économie des transports. Le transport est un bien qui n'est pas demandé en lui-même. Il sert d'autres motifs, il est le fait d'une demande dérivée. Je voulais comprendre comment fonctionnait cette demande et comment on pouvait aider les gens à vivre mieux au quotidien, en utilisant un système de transport à la fois performant et respectueux du développement durable.
Mon recrutement à L'Ifsttar (anciennement INRETS) a été la chance de ma vie ! Je travaille sur la compréhension de la mobilité et de ses externalités, sur les conséquences des déplacements des personnes et des marchandises - à la fois sur l'environnement mais aussi sur ce qu'on appelle le capital humain, la santé et sur la croissance économique.

Le transport est révélateur de l'organisation du territoire, de la vie des gens, de leurs choix. Pourquoi quelqu'un va-t-il prendre sa voiture plutôt que le train ? Il y a des déterminants culturels et sociologiques. Les grèves de 1995 ont poussé les gens à être innovants... La prise de conscience de son territoire à pied et à vélo permet de mieux le connaître. Notre travail est de creuser les déterminants, d'évaluer les tendances, de les identifier et à partir de là, parfois, de proposer des solutions en termes d'organisation des systèmes de transport et de mobilité. L'action locale doit être articulée avec les échelles nationales et européennes afin que les initiatives importantes au niveau local ne soient pas disqualifiées par des activités périphériques. Sur la question des usagers - en particulier des femmes - nous souhaitons creuser la compréhension des trajets et l'évolution des échanges au sein du couple - c'est-à-dire l'accompagnement d'enfants, de personnes âgées... »

Ariane Dupont
Chargée de recherche, Ifsttar

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