photographiste

« J'ai grandi à Copenhague où ma mère m'emmenait au musée de géologie. J'adorais ce joli musée et sa collection de minéraux, je lisais beaucoup de livres sur la nature. Après avoir étudié les bases de la géologie, comme j'aimais plus particulièrement la géochimie, je suis devenue géochimiste isotopique - je travaille avec la radioactivité naturelle des roches, des minéraux, des météorites. Avec des méthodes très fines et très sophistiquées, dans une salle blanche très propre, je peux isoler les éléments qui ont un intérêt particulier - souvent les éléments radioactifs et radiogéniques, ceux qui enregistrent le temps. Mais en plus de dater les événements, ils tracent aussi les processus et les origines des roches. Avec la radioactivité naturelle et les mesures effectuées par spectrométrie de masse, je peux dater et tracer l'histoire de notre système solaire et de la terre depuis ses débuts, ainsi que d'autres planètes de types terrestres comme la Lune, Mars ou certains astéroïdes.

La curiosité et le savoir sont les moteurs de ma recherche. Les grandes questions comme l'âge du système solaire, l'âge et la formation de la Terre, la Lune et la planète Mars, les processus à l'intérieur de notre terre, comment et quand s'est formé son noyau, quand sont apparus les premiers continents sur notre planète - l'apparition de la vie est liée directement à l'apparition des continents. Ces questions parmi beaucoup d'autres sont fascinantes et font rêver mais ne rapportent pas d'argent. L'année dernière, j'ai été nommée Fellow de l'American Geophysical Union. Cela arrive à très peu de femmes, pourtant quand je regarde les dossiers, beaucoup de femmes sont très méritantes. La compétition est féroce et difficile pour les femmes dans les secteurs dominés par les hommes. Pour réussir, il faut être intègre, passionnée par ce que l'on fait et travailler beaucoup. C'est très important de choisir un métier que l'on aime, c'est une grande chance au quotidien. »

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