marie-hélène le ny |
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photographiste |
Nos sociétés ne seraient pas ce qu'elles sont s'il n'y avait pas au départ la domination du masculin sur le féminin. C'est la domination princeps, celle qui a donné le modèle de tous les autres types de domination : maître/esclave, colonisateur/colonisé, patron/ouvrier, bien portant/handicapé. Tous les rapports de domination utilisent le même cortège de mesures empêchant le dominé d'être considéré comme une personne à part entière. C'est l'impossibilité d'accéder à l'éducation parce que l'éducation ouvre l'esprit critique et rend libre - raison pour laquelle les filles en sont davantage privées, et aussi l'impossibilité d'accéder à des fonctions de pouvoir ou de responsabilité. Le tout est noyé dans un langage de mépris qui va de l'un à l'autre sexe, le langage de la subordination. On parle de stéréotypes et de préjugés, ces idées toutes faites assoient l'ensemble du système, elles sont le fondement même et la manière dont s'exprime le langage de la domination. » |
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Françoise
Héritier (1933-2017) |
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