marie-hélène le ny

  Infinités plurielles

 photographiste






« J'étais la petite-main de mon père, un électricien
autodidacte qui construisait des postes de radio et de tv pendant ses loisirs. C'est à cause de cela que j'ai choisi de faire des études avec une dominante en ingénierie électrique. J'étais plutôt calée en maths et en physique, ce qui m'a bien aidée aussi ! Mon père m'a appris que les filles peuvent faire tout ce que font les garçons. Il m'a encouragée à entrer en compétition avec eux, que ce soit dans le sport ou dans les études. Je ne me suis jamais dit : «  Ceci est fait pour les filles - ou pas ». En Chine dans les années 80, je sentais moins de discriminations entre les filles et les garçons à l'université. Ici je vois avec mes propres enfants que les stéréotypes de genre sont parfaitement articulés entre les shows télévisés, les médias sociaux et l'école où les filles sont orientées très jeunes vers certaines voies. Dans tous les champs professionnels, les femmes sont sous-évaluées par rapport à leurs compétences. En conséquence, nous devons travailler dur pour faire évoluer cette situation. Nous devons éduquer les enfants et former le public à l'égalité des sexes, mais aussi encourager chaque femme dans sa vie professionnelle.

 

J'enseigne les communications sans fil dans l'ingénierie électrique, ce qui requière beaucoup de mathématiques car nous utilisons des modèles statistiques pour décrire la communication et l'influence de l'environnement sur les signaux électriques. Ces dernières années, j'ai développé un programme de recherche sur les technologies sans fil sous-marines. Nous utilisons des ondes sonores pour transmettre et recevoir l'information et nous construisons des réseaux sous-marins de capteurs sans fil. Ce sont des technologies de pointe pour surveiller les infrastructures sous-marines : ponts, berges de rivières, digues, tuyaux d'acheminement d'eau ou de pétrole. Mes algorithmes de communication sans fil sous marine sont aussi conçus pour le fonctionnement des véhicules sous-marins sans pilote qui sillonnent les profondeurs des océans. C'est encore un grand défi lié à la portée des réseaux sans fil. Nous travaillons sur la fiabilité de la réception des messages entre les engins de surface et les engins sous-marins – sans laquelle ces derniers peuvent être perdus. »

Y. Rosa Zheng,
Professeure, département d’ingénierie électrique et informatique, Université de Lehigh, Bethlehem, États-Unis


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