marie-hélène le ny

  Infinités plurielles

 photographiste





« Étudiant le latin et le grec au lycée, j'étais pétrie de culture ancienne ! J'ai intégré l'ENS en lettres classiques et suivi ensuite un double cursus en lettres et histoire à l'université. J'ai passé l'agrégation puis soutenu une thèse d'histoire romaine avant d'être élue maîtresse de conférences à l'UBO en histoire ancienne. Plus qu'une fin, les langues étaient pour moi un moyen pour analyser une culture et des pratiques de civilisation. Je me suis spécialisée en histoire de l'empire romain et j'ai travaillé sur des thématiques de géographie, d'aménagement du territoire, d'échanges culturels, en m'intéressant notamment à la cartographie antique. Il y a quelques années, j'ai initié un nouvel axe de recherche sur la photographie ancienne qui documente l'archéologie à Pompéi. Au XIXe s., ce procédé nouveau qu'était la photographie a joué un rôle énorme dans la diffusion des connaissances archéologiques. J'étudie dans quelle mesure elle peut encore affiner notre savoir sur les sites antiques.

On propose chaque année un très beau voyage aux étudiant·e·s en licence. On les emmène en Italie, en Grèce, en Turquie – le site d'Éphèse par exemple est absolument magistral. Deux heures sur le terrain valent six ou huit heures dans une salle, mais il faut prendre le temps de se poser dans ces lieux, chargés d'émotions et d'histoire pour moi qui y mène des recherches en suivant la démarche de leurs explorateurs. C'est aussi toute une histoire des grands musées occidentaux qui ont bâti leur réputation sur une appropriation d'objets archéologiques. Certain·e·s étudiant·e·s n'ont jamais quitté la Bretagne, ce choc culturel les fait mûrir. C'est notre rôle de les aider à gagner une autonomie et une curiosité intellectuelle. Faire naître cette étincelle chez l'étudiant·e, transmettre et partager le savoir, assumer des charges administratives pour le bon fonctionnement de l'université représente un travail colossal et diffus qui se fait souvent au détriment de la recherche. »

Delphine Acolat,
Maîtresse de conférences en histoire Antique, Université de Bretagne Occidentale


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