marie-hélène le ny |
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photographiste |
« J'ai
eu la chance de rencontrer Doris Lessing lors d'un congrès,
alors que j'étais en maîtrise d'anglais. Les écrits
de cette autrice britannique m'ont beaucoup marquée et
ce fut l'élément déclencheur. Jai
passé les concours de lenseignement avant d'entamer
une thèse sur le romantisme anglais en travaillant plus
spécifiquement sur les carnets de Coleridge. Ensuite,
j'ai décroché un poste de maîtresse de conférences
à l'UBO et intégré un collectif de recherche
interdisciplinaire dont les travaux portaient sur la sociabilité
au 18e siècle. Cela a vraiment changé ma façon
de voir les choses et je m'oriente davantage sur l'histoire sociale
et culturelle du romantisme. Je m'intéresse en particulier
aux voyageuses anglaises en Europe à lépoque
du romantisme et à limpact de la pensée radicale
sur leurs fictions, poèmes ou pamphlets politiques - notamment
ceux de Mary Wollstonecraft et de Charlotte Smith, et donc à
leur influence sur le mouvement du romantisme. Cela me tient à cur aujourdhui de comprendre et de faire comprendre une uvre littéraire en la croisant avec des sources non-fictionnelles : des écrits médicaux, scientifiques, des sermons, des pamphlets, des traités déducation ou de savoir-vivre.Dans mon cours sur les femmes et les révolutions, jessaie damener mes étudiant·e·s à lire des uvres en ayant une connaissance de ces autres pratiques discursives, ce qui permet aussi de décloisonner les disciplines. On regarde ensemble ce qui façonnait les opinions et les croyances sur les femmes à lépoque des Lumières et du romantisme, leur persistance aujourdhui. Dès lors on comprend mieux la violence faite aux femmes dans les récits dits gothiques et comment leur image littéraire a été aseptisée - rendue consommable, et pourquoi elles ont progressivement disparu des canons littéraires. Le voyage et lécriture du voyage permettaient à certaines femmes déchapper à cette vie confinée et dentrer en politique. » |
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Kimberley
Page-Jones, |
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