marie-hélène le ny

  Infinités plurielles

 photographiste





« Quand j'ai appris l'existence de la sociologie du sport, j'ai su que c'était ce que j'allais faire ! J'étais très sportive mais depuis longtemps j'avais aussi le goût de l'histoire et des sciences sociales. J'ai commencé un parcours Staps et fait un Master recherche. Ensuite j'ai fait une thèse en travaillant avec des jeunes filles d'immigrés maghrébins, footballeuses ou gymnastes, qui se disaient musulmanes pratiquantes. C'était très intéressant de voir le poids des différentes socialisations : familiale, sportive, scolaire... et de voir l'influence des unes par rapport aux autres. Lorsque la pratique sportive est précoce et prend de l'importance dans la vie des filles, elles font en sorte qu'elle soit compatible avec les injonctions diverses qu'elles reçoivent. Dans mon laboratoire d'études et de recherche en sociologie, nous débutons un projet sur le décrochage sportif des filles à l'adolescence. Nous avons ciblé les quatrièmes de deux collèges, l'un en milieu très rural et l'autre en milieu urbain.

Le premier travail que j'ai mené en Palestine a été très enrichissant au plan scientifique mais aussi au plan humain. Une fédération sportive nous avait demandé une évaluation qualitative sur les pratiques sportives des femmes suite à la création d'un centre sportif dans un quartier défavorisé de la ville d'Hébron. Il avait changé leur vie ! On voit les mêmes types de processus à l’œuvre dans certains quartiers en France, c'est intéressant d'étudier l'ailleurs pour proposer ensuite des analyses en cherchant le commun. La question de l'égalité me travaille depuis que je suis petite, je n'ai jamais supporté que les filles et les garçons n'aient pas le droit de faire les mêmes choses. Je fais un cours de sociologie de l'éducation axé sur les différentes formes d'inégalités, notamment les inégalités de genres. On sait bien que des mécanismes diffus et pernicieux se mettent en place pour les justifier. J'enseigne aussi l'histoire de l'accession des femmes aux pratiques sportives. »

Charlotte Parmantier,
Maîtresse de conférences en sociologie, Université de Bretagne Occidentale


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