| marie-hélène le ny |
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photographiste |
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« Les
mathématiques, c'est extrêmement rassurant ! C'est
vrai ou c'est faux, c'est très objectif. Et il y a la
beauté des objets et des résultats mathématiques.
J'ai passé l'agrégation avant de faire une thèse.
Ce concours de haut niveau m'assurait un poste d'enseignante.
J'ai fait un diplôme d'études approfondies (DEA)
de probabilités puis me suis spécialisée
en systèmes dynamiques. Ce domaine mêlant probabilités,
analyse, géométrie et algèbre porte sur
l'étude de systèmes qui évoluent dans le
temps. J'ai beaucoup travaillé sur les modèles
du billard de Sinaï et du gaz de Lorentz, qui sont issus
de la physique. Je me suis intéressée aussi aux
marches aléatoires en paysages aléatoires qui
modélisent des milieux inhomogènes. Souvent les
modèles en mathématiques sont des simplifications
de la réalité. Quand on comprend bien un modèle,
on peut le compliquer afin de le rapprocher de la complexité
de la vie. Pendant ma thèse, je m'interdisais de dire des bêtises et puis je me suis rendue compte que c'était très important de dire des bêtises, parce qu'en disant une bêtise on lance une idée. L'effervescence de ces idées qui fusent et le miracle de la collaboration font que de ces bêtises mises ensemble, tout d'un coup émerge une solution ! Quand j'ai accepté d'être chargée de mission égalité Femmes & Hommes, j'ai fait des statistiques sur les carrières. En mathématiques, c'est catastrophique, à cause notamment selon moi du recrutement anti-local au niveau professoral. J'ai été étonnée de découvrir un plafond de verre dans toutes les disciplines. Le recrutement des maîtres et maîtresses de conférences est censé se faire après la thèse. Exiger des candidat·es d'avoir fait de multiples post-doctorats, à l'âge auquel les femmes peuvent désirer des enfants, est une manière très efficace d'éliminer beaucoup de candidatures féminines, dont de très brillantes qui ont d'autres choix de carrières. » |
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Françoise
Pène, |
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