marie-hélène le ny |
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photographiste |
« J'ai
choisi la physique du solide et des milieux condensés parce
que je voulais travailler sur des systèmes visibles et
manipulables. Il y avait une grande école de physique
de la matière condensée à Orsay où
j'ai eu la chance d'avoir des professeurs tout à fait
extraordinaires. Intéressée par les propriétés
magnétiques des solides, j'ai effectué mes recherches
à l'Institut d'électronique fondamentale, d'abord
sur des matériaux magnétiques à une dimension
puis sur les verres de spin. Mon dernier sujet de recherche concernait
les couches magnétiques ultra minces - deux ou trois plans
atomiques. Ces couches ont des propriétés extraordinaires
qui ont débouché sur des applications remarquables
: La magnétorésistance géante, largement
étudiée au plan mondial, a conduit à de
nouvelles têtes de lecture pour les disques durs d'ordinateurs,
permettant une augmentation considérable de leurs capacités.
Elle a valu le Prix Nobel de Physique au Professeur Albert Fert
en 2007
La
transmission des connaissances aux jeunes générations
fait partie intégrante du travail du scientifique et j'ai
beaucoup aimé cette fonction d'enseignante-chercheuse.
Ces métiers sont passionnants parce qu'ils exigent curiosité
et rigueur et que sur un sujet donné, à un moment
donné, les scientifiques du monde entier avancent tous
ensemble. On a l'occasion, via les congrès, les réunions
de travail, de discuter avec tous ses collègues au plan
international et c'est absolument fabuleux de confronter ses
idées avec celles des autres, de réfléchir
aux applications, à la diffusion des connaissances, à
l'expertise scientifique - j'ai beaucoup travaillé comme
experte à la Commission européenne. J'ai dirigé
mon laboratoire, un laboratoire de 200 personnes, pendant sept
ans, avant de prendre la direction de l'École Normale
Supérieure de Cachan qui offrait une multiplicité
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Claire Dupas-Haeberlin Professeure émérite des Universités, École Normale Supérieure de Cachan |
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