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Le corps se réfère beaucoup à lêtre
-
à lêtre humain dans ses dimensions individuelles
et sociales. L'anthropologie du corps permet de traiter de ces
questions et de la santé - d'un point de vue social. Tout
un chacun a à faire à son corps et à sa
santé au quotidien - avec une manière bien particulière
de les gérer selon son appartenance sociale. Dans une
faculté de sports, j'enseigne tout ce qui a trait à
la maladie, au handicap, aux questions d'intégration sociale
dans un rapport plus ou moins proche aux activités physiques
et sportives. De manière sous-jacente à ces activités,
sont traitées les questions de santé, les questions
d'intégration, les questions de rapport au corps et de
rapport à soi. J'ai deux projets de recherche en cours,
l'un concerne le suivi d'enfants qui ont été hospitalisés
en néonatologie et présentent un risque de handicap,
l'autre concerne des enfants épileptiques pharmaco-résistants
et leurs familles. Comment vivent-ils au quotidien le risque
d'irruption d'une crise ?
Je
suis restée trois ans au Mali, dont six mois en brousse à
vivre auprès de familles dont un membre était épileptique
- pour essayer de voir quelles étaient les dynamiques
culturelles qui touchaient ces personnes-là.
Pendant ces six mois dans ce village où il n'y avait ni
électricité ni aucun confort matériel -
je n'ai mangé que du riz et du mil avec une sauce à
loignon de temps en temps, rien ne m'a jamais manqué.
J'ai eu l'impression au bout de quelques semaines, de quelques
mois, d'enlever des couches de superficialité de mon être.
Ce qui restait en moi, c'était l'essentiel. Je trouvais
énormément de richesse dans les relations que j'avais
avec mon environnement humain. C'est la situation de l'anthropologue
dans son rapport habituel à la recherche. Mes recherches
me ramènent à la richesse d'un quotidien et plus
je réfléchis à mes recherches, plus mon
quotidien prends du sens. » |
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