marie-hélène le ny

  Infinités plurielles

 photographiste







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Quand je suis devenue chercheure, j'ai réalisé que c'était vraiment ce que je voulais faire depuis toute petite, même si je n'arrivais pas à mettre un nom dessus. Quand on aime quelque chose, il faut y aller, et ne pas se mettre soi-même de barrières comme les femmes ont tendance à le faire parfois, parce qu'elles sont dévalorisées. Moi, j'ai eu la chance d'avoir reçu une éducation dans laquelle j'ai toujours été encouragée par mes deux parents. Je n'ai jamais senti qu'on me mettait des freins pour faire quoi que ce soit. Du coup, c'est très tard que j'ai réalisé qu'effectivement il y a des personnes qui font une différence - j'ai eu un professeur très dur avec les femmes, mais sans doute grâce à ce que mes parents m'avaient transmis, je ne me suis pas laissée décourager et je ne prenais pas sa rudesse en tant que femme, même si finalement là en était la cause. Je me disais : " C'est dur mais c'est ce que j'aime faire, il faut que je réussisse ! "

 

Il était apparu que l'inflammation était sous-jacente à beaucoup de pathologies - y compris le développement tumoral. Comme je m'intéressais à la réponse inflammatoire depuis longtemps, j'ai créé une équipe de recherche autour de cette thématique de l'inflammation et du cancer. Il y a beaucoup de questions autour de l'inflammation. La première hypothèse c'est que la cellule tumorale induirait une espèce d'inflammation chronique qui l'aiderait à échapper au système immunitaire - donc elle ne sera ni reconnue ni détruite. En même temps une certaine dose de réponse inflammatoire peut aider le système immunitaire à recevoir des signaux pour détruire la cellule tumorale. Il y a beaucoup d'acteurs de la réponse inflammatoire, dans l'axe du complexe que j'étudie - l'inflammasome - nous essayons de comprendre s'il a un rôle promoteur ou s'il restreint la croissance tumorale. »

Virginie Pétrilli
Chargée de recherche - CNRS, Centre de recherche en cancérologie de Lyon


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