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« J'ai monté mon laboratoire au CEA grâce à l'obtention de financements pour mener mes projets de recherche - d'abord des financements de l'ANR et de l'ARC, puis un financement européen. J'ai alors pu embaucher des collaborateurs pour développer des expérimentations. Nous sommes évalués tous les ans par le CEA et tous les quatre ans par l'AERES - l'agence qui contrôle la recherche et l'enseignement supérieur en France -, qui valide l'existence du laboratoire ou non. Un laboratoire n'existe que si sa recherche est financée, sa pérennité est associée à l'obtention de financements extérieurs - publics ou privés, nationaux ou internationaux. Au CEA, certains laboratoires sont financés en partie par EDF et Areva, notamment pour les radiobiologies. L'Oréal finance aussi des laboratoires qui travaillent sur les cellules de la peau. Ils étudient des systèmes pour faire des greffes de peau reconstituée in vitro - afin de traiter les grands brûlés par exemple.

Je m'intéresse aux dommages de l'ADN qui créent de l'instabilité génétique. J'utilise l'organisme Saccharomyces cerevisiae, le champignon de la levure de boulanger, dont l'organisation génétique est très contrôlable et permet d'induire des cassures de l'ADN de façon ciblée, puis d'étudier les effets de différents perturbateurs sur leur réparation. Le CEA a mis en place un département de biologie dont l'une des missions est d'étudier les effets des différentes énergies sur les organismes vivants. La recherche menée dans mon laboratoire est donc essentiellement à visée cognitive. Cependant les mécanismes de réparation de l'ADN - et en général les mécanismes qui contrôlent la stabilité du génome -, sont largement conservés de la levure à l'homme. Les mécanismes que l'on étudie et les résultats de nos recherches peuvent fournir des cibles pour des visées thérapeutiques, notamment au niveau des cancers secondaires liés aux irradiations. »

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